une partie de lui(3)

     Je laissai la vitrine du taxi soutenir ma tête, j'avais l'impression qu'elle pesait 1 tonne.

Je me perdis dans mes pensées. Loin de penser au passé, à ces super moments passés avec lui, à ce jour où pour moi tout a basculé..... Non je me refusais de penser au passé, je préferais plutôt penser à l'avenir.Je me dois d'être forte pour pouvoir l'affronter, pouvoir l'affronter seule, sans lui à mes côtés, lui sur qui j'ai beaucoup compté, lui que j'aime mais qui n'a pas arrêté de me faire mal, lui qui m'a faite femme, lui qui me fait.....

        Il faisait pourtant chaud, mais je me sentais greloter, puis éclater en sanglot.

- C'est lui le salaud? me demanda le chauffeur, les yeux focalisés sur la route. J'étais assise derrière, il a  pu écouter ma souffrance que je voulais pourtant silencieuse.

-Non c'est moi la salope.J'eus un sourire en prononcant ce mot.

Le chauffeur lança un rapide coup d'oeil à ma direction

- euh salope dans le sens où j'ai été conne, imbécile de me laisser tomber amoureuse me sentis-je obligée d'expliquer pour qu'il n y ait pas de mal entendu

-rassurez-vous je l'avais compris ainsi. La vraie salope ne serait pas entrain de pleurer, ni de regarder son téléphone dans l'espoir qu'il appelle

J'eus un sourire jaune, ressentant son regard posé sur moi par le retroviseur. La voix de cet homme était apaisante, j'eprouvai le besoin de me confier à lui.

- Il n'est pas salaud vous savez, il est comme il est. J'essayais de sortir un mouchoir en papier du sac pour essuyer ces larmes traitresses de ma douleur. Comme ces mots avaient une résonnance fausse dans mon coeur. J'avais juste envie de ne pas ternir son image devant cet inconnu. Ou alors était-ce pour moi une façon de me dire, de me rassurer que je ne suis pas tombée amoureuse d'un salaud?

-Vous l'aimez encore?

Cette question me fit sursauter. Je crois que c'est parceque elle me ramenait un peu à la réalité, ma réalité. Cette décision que je viens de prendre de quitter l'homme que j'aime. Je posais ma main sur mon ventre comme pour calmer mes angoisses

-Oui, mais plus pour longtemps. Je sentis ma voix plus sereine, comme si je venais en disant celà de faire un énorme pas en avant.

    La sonnerie de mon téléphone me fit sursauter. J'avais choisi "la dernière danse" de Slaï comme sonnerie. Ce zouk sur lequel lui et moi avions échangé notre premier baiser.

Faut que je pense à le changer.

Comments

[Philippe]

Mais pourquoi est elle si triste de le quitter? Elle reste quand même amoureuse de lui. Il a vraiment du lui faire très mal. Très bien écrit, avec de jolies mots