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Le Blog de GaNgue
6 janvier 2018

Une partie de lui(20)

   Apres avoir mangé, j'essayai de joindre Coralie en vain. Tant mieux pensai-je, je vais la rappeler le lendemain avec certainement plus de choses à lui raconter.

- Tu aimes ce que tu fais à ton stage?

-Oui, j'aime bien

-Tu en as encore pour combien de temps

-4 semaines

-Ah quand même. Je pense revenir sur Douala de toutes les façons

- ca avance tes projets?

-Tout doucement. Je ne leur consacre pas le temps necessaire pour que ca aille plus vite tu sais. mais je ne peux pas me permettre de démissionner en ce moment. 

-Oui je vois. Ca ira

-Il le faut, j'en ai marre de bosser pour des gens, qui très souvent ne reconnaissent même pas ton boulot

-C'est vrai que c'est pénible d'avoir au dessus de soi des gens qui se prennent pour des petits dieux parceque on travaille pour eux. Et je vois aussi à mon lieu de stage souvent la façon qu'ont certains superieurs de s'adresser aux autres franchement. Même pas de respect pour l'âge de la personne

- Tu vois c'est tout ça

-Et toi tu seras quel genre de patron quand tu auras ta boîte?

  Matthieu me regarda et sourit

-Tu sais chérie parfois sous l'effet du stress on peut s'adresser mal à l'autre mais je n'aimerais pas en arriver là, mes employés seront traités avec la plus grande décence, je pars du fait que ce sont eux qui me font

-Super chéri

     Matthieu sortit son ordinateut du sac et quelques dvd

- Tu choisis un film qu'on verra ensemble, je prends vite fait ma douche

-ok, moi aussi je prendrai la mienne après toi

   Il me regarda de son super beau regard là qui me tue.

- non chéri fis-je. Je t'arrête tout de suite, je ne viens pas avec toi

   Il éclata de rire. Il s'approcha de moi et me fit un bisou

-tu me connais tant

-oui oui je maitrise mon élément

   Il avait des dvd trop serieux, je n'avais pas vraiment envie de réfléchir devant un film. Sur la finance, les changements climatiques, les films policiers, les blabla

-C'est tout ce que tu as comme dvd? criai-je pour qu'il puisse m'entendre

-Regarde un peu dans la poche externe du sac de l'ordi

Pretty woman? waouh j'aime ce film. Je l'ai dejà vu et revu, mais chaque fois que je le vois j'ai l'impression de le voir pour la premiere fois

-Coool criai-je

-je savais qu'il allait te plaire répondit Matt

      On avait mis nos pyjamas, c'est bon on ne sortait plus. Le portable de Matt sonna, il ne décrocha pas

-Un partenaire m'informa-t-il

- Et tu ne décroches pas!!!?

- Il voudra surement qu'on se voie

-Mais chéri c'est peut-être important

-Le plus important en ce moment puce c'est toi à mes côtés, nous dans cette chambre et j'ai juste envie d'en profiter un max

    L'ordi allumé, pretty woman à côté qu'on ne verra pas ce jour là

Matthieu m'avait tirée vers lui, m'a regardée longuement et tendrement en me touchant le visage. je sentais quelque chose d'inhabituel en lui, surement le stress qu'il vit en ce moment par rapport à la mise sur pied de son entreprise?

-Cherie j'ai très envie de toi. le ton était presque suppliant

    Quand j'ai décidé de passer cette nuit avec lui, je savais que j'allais franchir enfin le pas pour lui montrer combien je tiens à lui. Je le laissai m'embrasser langoureusement, me toucher, même si je me crispais souvent je le laissais continuer. Cette fois je fermai les yeux non pas pour apprécier, mais par peur de voir ce que m'attendait.

      Il commenca tout doucement à me déshabiller

-Tu as une capote? réussis-je à dire

-Ne me ferais tu pas confiance? Matt c'était écarté de moi, un peu surpris que je lui demande une capote

-Ca n'a rien à voir chéri. Je ne veux pas tomber enceinte, pas maintenant en tout cas

      C'est aussi vrai que je ne demande pas la capote pour me préserver d'une quelconque grossesse, mais aussi des maladies sexuellement transmissibles. En l'occurence le SIDA qui fait des ravages. L'aimer ne veut en aucun cas dire qu'il n'est pas à risquer, je ne connais pas sa façon de vivre, je ne sais pas comme il vivait sexuellement avant qu'on ne se rencontre, je lui fais confiance, mais j'ai peur de ces maladies.

    Il sortit une capote de son porte feuille

- On me l'a donné au centre de dépistage l'autre jour

   J'étais contente de savoir qu'il a fait son test, mais je préferais mieux ne pas prendre de risque.

      La première fois? je me demande s'il ya une femme qui a pu avoir du plaisir la première fois. Moi en tout cas non. J'étais heureuse de l'avoir rendu heureux, d'avoir franchi cette barrière qui risquait de faire mourir notre relation. Il venait de faire partir mon enfance et mon innocence, se rendait-il seulement compte que je pleurais? non je ne pense pas, a-t-il seulement eu conscience que je n'étais pas avec lui une seule seconde pendant tout ce temps? non, il était dans son monde à lui, le reste n'existait pas. J'avais la sensation amére d'avoir donné de ma personne pour sauver notre couple et que lui ne voyait pas celà comme celà, la seule chose qui semblait lui importer était son plaisir et non la symbolique de l'acte

   Il me fit un bisou sur la bouche en me disant merci. Un merci comme on aurait dit à quelqu'un qui venait de nous tendre un bout de pain au moment où on avait faim. A cet instant précis,  j'aurais plus apprécié qu'il me dise qu'il m'aime. Il se leva pour aller se laver sans faire aucun commentaire, sans même me demander ce que j'ai ressenti. J'avais mal, non pas par la douleur de l'acte, mais par l'égoisme constaté. Et j'avais peur, tres peur même d'avoir chopé une saleté malgrè la capote. Surtout qu'il se racontait que les capotes envoyées en Afrique sont infectées. Rien est sûr, mais ça fait paniquer quand même, surtout une comme moi qui suis un peu hypocondriaque sur les bords.

     L'histoire de capotes infectées serait juste une machination pour donner bonne conscience aux personnes qui ne veulent pas en utiliser. Exactement comme ces personnes qui font le déni de la maladie, ils préfèrent dire que c'est une maladie inventée pour décourager les amoureux. C'est bien dommage que en afrique on manque parfois de sérieux et de rigueur, surtout sur notre mode de vie.

          J'étais mal, très mal mais aucun regret. Je l'aime tant

     Matthieu me prit dans ses bras et il s'endormit comme un bébé. Moi je ne l'étais plus, comment aurais-je pu dormir?

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