une partie de lui (18)

           La nuit fut agitée. C'est moi même qui m'étais mise dans cette situation. Il ne m'avait rien demandé et je lui ai promis que je viendrai passer la nuit avec lui. Qu'est ce que je voulais prouver? Que je l'aime? que j'ai eu tellement peur de l'avoir perdu ou alors que j'ai compris qu'il m'aime vraiment quand il a refait la démarche de venir sur mon lieu de stage et m'a demandé pardon? Mais est ce que j'étais alors vraiment prête à passer la nuit avec lui? Et si je lui disais que ma tante a refusé que je sorte? et si..... ah là là si je ne viens pas je crois qu'il le prendrait très mal, surtout que,  quand lui ai fait la promesse il est resté à 37, ne m'as rien dit, genre j'attends de t'avoir toute la nuit avant de croire. Mon dieu qu'est ce que j'avais fait? Au lieu d'être contente de passer toute une nuit dans les bras de l'homme que j'aime, j'étais angoissée. Et en plus j'avais menti à ma tante. Bon faut dire que le mensonge ne me mettait plus très mal, vu que depuis que je suis avec Matthieu c'est celà que je sers à mes parents pour pouvoir aller le voir. Je n'étais pas vraiment fière de moi mais j'avais l'impression que je n'avais pas trop le choix.

       Matthieu était descendu à l'hôtel grand moulin, pas loin de école publique un des grands carrefours de Douala. Il était 10h quand j'arrivai à école publique, j'allai jusqu'à l'hôtel à pied, histoire de trainer les pieds et de réfléchir encore à ce que je vais dire à l'accueil pour ne pas paraître être une de ces filles qui vont à l'hôtel souvent, voir les hommes mariés qui trouvaient en ce lieu l'endroit idéal pour être infidèle impunément. Que vont penser ces gens de l'accueil et ceux qui y seront? J'avais honte. Je percevais la fréquentation des hôtels comme l'expression même de la dépravation des moeurs. Pour moi il n yavait aucune raison d'y aller, surtout pour une fille si ce n'est pour des raisons pas catholiques. Y aller me ranger directement dans cette catégorie là , surtout dans le regard des gens qui me verront y entrer. Ils penseront surement que j'y suis pour cause d'adultère. Chaque pas que je faisais me faisais entrer dans cette catégorie là, non pas que je volais le mari de quelqu'un mais......

     Une grande barrière couverte de sapins bien taillés cachait l'hôtel. Je pris un grand souffle avant de la franchir. La cour était spacieuse, des côtés de la cour, étaient implantés  des boucarous qui servaient surement d'endroit où on pouvait manger et boire en toute intimité et discrétion. Quelques voitures étaient garées dans la grande cour que je me devais de traverser pour atteindre l'accueil qui était indiquée grâce à une petite pancarte au dessus de la porte. J'avais l'impression de ne plus savoir marcher tant j'aurais voulu pouvoir me faire toute petite.

    Le monsieur derrière le comptoir semblait être occupé, il regardait un grand cahier, et avait une calculette. faisait-il ses comptes? Son uniforme noir et blanc lui donnait un air assez professionnel et du coup celà lui référait un air sérieux. Je pris un peu confiance en moi en ayant confiance en lui. S'il agit avec professionnalisme, il ne sera donc pas là pour juger me juger. La grande salle avait aussi des tables et chaise, un bar. Et bien évidemment des coins à l'abri des regards. décidemment la discrétion semblait être le mot d'ordre, pour plaire et apater les clients qui ne veulent pas se faire voir ou se faire remarquer. Ils devaient surement être nombreux ce genre de clients. Je m'approchai du monsieur, il avait levé la tête vers moi et m'avait souri.

-bonjour madame

waouh madame? je trouvai celà tellement respectueux et cette approche ma donna franchement le courage

-Bonjour Monsieur. Je désire voir Mr Mboutni s'il vous plait. J'étais un peu tremblante.

-Mme Christelle Kouni?

-Oui

-Monsieur Mboutni est sorti, il a laissé la consigne de vous remettre la clé de sa chambre. Il me tendit la clé avec un mot. Chambre 207, 2eme étage. Fit-il en me montrant l'ascenseur.  

Je m'empressai de monter,après avoir murmurai un timide merci monsieur. 

    la chambre était assez spacieuse, le parfum de Matthieu emplissait encore la pièce. Il avait adopté le parfum que je lui avais offert pour son anniversaire en me disant qu'il le faisait sien, une façon à lui de penser à moi, de me porter tout le temps. J'étais contente de savoir que malgrè la distance qu'il avait prise, il avait continué à porter ce parfum.

   La clim est la première chose qu'on remarquait en entrant. La chambre était propre, le lit imposant était bien dressé. Ce lit, le fameux lit que je regardais différemment. pour moi il ne sera plus un lit. Je scrutais un peu partout comme pour voir la particularité des chambres d'hôtel. la télé était accrochée au mur de telle sorte qu'il était aussi aisé de la regarder étant couché. Deux veilleuses ornaient les deux consoles de lit.

     J'ouvris la porte fermée que j'avais laissé dans le petit couloir, c'était la douche et les toilettes. Matthieu y avait déposé sa trousse de toilette. Je refermai la porte. je pris place sur le lit, je m'assis sur le rebord comme si j'avais peur  d'étaler mon territoire. J'ouvris le mot que m'avait remis le monsieur, c'était un mot de mathieu, je reconnu tout de suite son écriture

       "Christelle, ma très chere

J'ai eu un appel urgent, je n'ai pas pû attendre ton arrivée. Si t'as besoin de quoi que ce soit appelle le garçon d'étage pour qu'il te l'apporte. Si je ne suis pas revenu avant midi, tu peux te commander un repas.

    Je t'aime. Ton Matt"

    Qu'allais-je bien pouvoir faire en l'attendant, j'aurais bien aimé sortir un peu mais je n'osais plus. Même appeler pour avoir un truc, ça me faisait juste bizarre. Je préferai attendre qu'il vienne. Je pris le livre que j'avais dans le sac, me plongeai dans la couette pour le lire. Je ne sais pas si je parvins à lire trois pages que le sommeil m'emporta. Ce sont les bruits sur la porte qui me réveillèrent. Je regardai l'heure, il était 13h passées. J'avais dormi 2 bonnes heures.

      J'allai ouvrir la porte, Matthieu entra m'embrassa.

-Tu dormais?

- je me suis assoupie

-tu as mangé un truc?

-Non chéri pas encore

Il s'approcha vers moi, me regarda profondément

- j'étais persuadé que tu n'allais pas venir. C'est sûr que tu passes la nuit ici, avec moi?

- c'est sûr chéri

Il me prit la main avec ses deux mains, me regarda droit dans les yeux. Il semblait vouloir me dire quelque chose mais n'osait pas? 

- il ya un souci chéri?

  Il lacha ma main, ouvrit l'armoire de la chambre, se mit à fouiller dans son sac bagage

- apprêtes toi, on va manger dehors

     On nous verra sortir de la chambre tous les deux!!!!? ils penseront tous en nous voyant  qu'on a fait l'amour. J'ai voulu lui proposer qu'on reste là, mais j'ai eu peur de le blesser encore. Je ne voulais pas gâcher ce moment que je voulais inoubliable